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Orgue à touches sensibles (1952-1957)

Le Caine a travaillé à l'orgue à touches sensibles (Touch Sensitive Organ) de 1952 à 1954 dans son studio personnel. Il a apporté le prototype au laboratoire du Conseil national de recherches du Canada en 1954, ce qui a permis un développement considérable durant l'année suivante.


Le prototype de 1954 de l'orgue à touches sensibles.

L'orgue à tuyaux traditionnel a servi de modèle pour la conception et le timbre de l'orgue à touches sensibles. Les timbres étaient pré-réglés et commandés par des jeux de registres à l'instar de l'orgue traditionnel. Contrairement aux touches du piano, les touches de l'orgue agissent comme des interrupteurs; elles mettent les notes en tension et hors-tension mais n'offrent aucun contrôle de volume.

Pour l'orgue à touches sensibles, Le Caine a étendu le principe de la commande à touches sensibles, qui contrôlait le volume de la saqueboute, au clavier polyphonique. Des commandes de volume indépendantes pour chaque touche ont considérablement élargi les possibilités musicales de l'orgue électronique.

En plus du clavier à touches sensibles, Le Caine a mis au point une technique permettant d'éliminer les sons de cliquetis qui caractérisaient l'attaque des sons d'orgue électronique.


Plus bas :

  • Le prototype de 1954
  • Le mécanisme du clavier
  • Diagrammes et schémas
  • Le prototype commercial

Le prototype de 1954


Hugh Le Caine donne une démonstration du prototype d'orgue à touches sensibles en 1954 (on retrouve à la droite le groupe d'oscillateurs à lampes; à sa gauche se trouve un écran sur lequel on peut observer les formes d'ondes générées).


Le mécanisme du clavier

Cinq électrodes étaient placées sous chaque touche sensible, chaque électrode étant branchée à un générateur de son. L'instrument contenait donc une grande quantité de fils.


Le mécanisme du clavier de l'orgue à touches sensibles.

Les touches de l'orgue à touches sensibles étaient montées sur des ressorts afin d'offrir une résistance à l'interprète. Plus une touche était enfoncée, plus les électrodes attachées sous la touche se rapprochaient de celles fixées sous le clavier, augmentant ainsi l'intensité du courant transféré et, par le fait même, le volume sonore. En variant la pression des doigts, Le Caine pouvait contrôler à la fois le volume des notes et produire des attaques variées, graduelles ou percussives. La sensibilité au toucher était utile pour faire ressortir une ligne mélodique, pour accentuer une structure rythmique, ou pour conférer une certaine indépendance aux différentes voix d'une pièce contrapuntique.


Le mécanisme du clavier vu du dessus.


Diagrammes et schémas

L'orgue à touches sensibles comptait 99 générateurs, un pour chaque note du clavier. Tous les générateurs pouvaient produire un son simultanément. Le Caine utilisait une pédale de soutien et un dispositif pour changer la hauteur, ce qui permettait de créer des effets de vibrato ou encore de longs glissandi.


Un schéma de l'orgue à touches sensibles.


Ce graphique montre le rapport entre la pression sur la touche et le volume sonore perçu, selon deux réglages. La courbe (a) montre une attaque plus graduelle alors que la courbe (b) montre une attaque plus subite ou percussive.


Ce diagramme montre trois réglages possibles du clavier à touches sensibles. La courbe la plus verticale montre un réglage ou le volume le plus élevé est le résultat de la pression la plus faible -- traduite ici en degré de profondeur auquel la touche est enfoncée.


La gamme d'attaques disponibles avec une touche sensible s'étend des sons percussifs brefs jusqu'à des attaques très graduelles. Ces oscillogrammes montrent deux attaques possibles produites avec ce clavier, contrôlé par la vitesse à laquelle la touche est enfoncée.


Le prototype commercial

Le dernier modèle de l'orgue à touches sensibles était conçu pour tirer parti des techniques que les pianistes développent. L'appellation «orgue à touches sensibles» a été remplacée par «clavier à touches sensibles». En 1956, la compagnie d'orgue Baldwin a acheté les droits sur le clavier à touches sensibles, conséquence de la démonstration qu'en avait faite Le Caine lors du 1955 Trade Fair. Les travaux de développement de l'instrument au CNRC ont cessé en 1956.


Le prototype commercial.


All rights reserved/Tous droits réservés, © Gayle Young, 1999
Les photographies ont été gracieusement fournies par la Division Musique de la Bibliothèque nationale du Canada.
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